Votre transformation digitale a débuté il y a 20 ans

En 2018, pas un jour ne passe sans que les entreprises ne se voient rappeler leur obligation de « transformation digitale » (ou numérique selon votre sensibilité).

Sous cette pression, les membres du Cac40 se sont tous dotés de Directeurs de la transformation, et nombreuses sont les actions menées pour rattraper un retard qu’on leur dit gigantesque.

Pourtant, doit-on encore parler de transformation ?

Si on observe les 20 dernières années, les entreprises n’ont pourtant pas chômé : elles se sont mises à Internet en créant des sites, des e-mailings… Elles ont collaboré en développant des intranets et messageries internes. Elles se sont rendues conversationnelles en explorant les réseaux sociaux. Elles ont intégré et testé régulièrement des technologies, parfois bien avant que cela ne devienne des sujets à la mode.

La voiture électrique ? La Poste en utilisait dès 1901 pour livrer le courrier.

La réalité virtuelle ? Renault l’expérimentait dès 2004.

L’intelligence artificielle ? Un laboratoire sur le sujet a été créé par le CRNS dès 1959.

Alors qu’est-ce qui a changé ces 5 dernières années ?

Le discours que j’entends le plus actuellement sous-entend que l’heure est venue de se transformer, qu’il y a une date de fin à cette transformation, et que ceux qui n’en prendront pas le chemin aboutiront à une destruction certaine.

Pourtant, quand on discute avec des dirigeants de grandes entreprises, la sensation est un peu différente : le business, souvent conséquent, se porte plutôt bien. Le digital est un sujet stratégique, mais il n’est pas le seul et il s’apprécie dans un contexte. Le fonctionnement des startups est intéressant, mais il n’est pas adapté à une entreprise gigantesque…

Cela veut-il pour autant dire qu’il ne faut rien faire ? Non. L’idée n’est pas de tout détruire, mais d’optimiser. Il n’est pas de se transformer, mais d’embrasser l’accélération digitale et de rentrer dans le rythme du flux.

Le digital est une réalité opérationnelle depuis de nombreuses années, et la bascule doit se faire de « faire du digital » et à « être digital ».

Si transformation il y a, elle se situe sur celui de l’état d’esprit.

Quand au sujet du digital, il ne connaîtra jamais de fin, et nécessitera des formations et mises à jour régulières pour garder le pied sur l’accélérateur. De même qu’une vision claire pour ne pas céder aux sirènes du moment, qui tenteront de vous convaincre qu’il vous faut un chatbot, des tables de ping-pong et des pizzas, sans forcément prendre en compte la réalité d’entreprises complexes.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]