#VivaTech 2018, témoin de la maturité de la relation entre grands groupes et startups

Si comme nous, vous avez pu participer aux deux éditions précédentes de Viva Technology, le salon organisé par Publicis et les Echos avec la douce ambition de devenir un « CES à la Française », vous avez pu observer une certaine dissonance entre le discours d’innovation affiché par les grands groupes présents et la réalité. En effet, en 2016 et en 2017, les startups conviées sur les stands donnaient parfois l’impression d’être là pour le remplissage, et la collaboration entre elles et leurs hôtes semblait questionnable. Ce sentiment n’était d’ailleurs pas propre à ce salon, mais plutôt à la relation difficile entre deux types d’organisation pour qui la taille, l’état d’esprit et les objectifs semblaient différer.

Pourtant, l’année 2018 nous montre que les choses ont évolué. Maddyness relayait ainsi en avril dernier un baromètre publié par Village By CA et Bluenove qui témoignait de la satisfaction en hausse des startups vis-à-vis de leurs interactions avec leurs ainés. Côté VivaTech, au premier coup d’oeil, cela pourrait encore ressembler à la Foire de Paris des startups, mais cette année, les sponsors ne cherchent plus à masquer leur retard derrière une ribambelle de startups, au contraire : ils affichent leurs premiers succès.

Tous les thèmes des éditions précédentes sont là (réalité virtuelle / augmentée, intelligence artificielle, Internet des objets, robots, drones, blockchain, interfaces naturelles…), mais les grandes entreprises qui les ont mis en oeuvre partagent maintenant leurs retours d’expérience. Les grandes entreprises françaises et européennes qui sponsorisent le salon semblent donc avoir dépassé le cap de l’exploration et de l’expérimentation, et sont venues présenter des cas d’usage concrets.

Cette édition 2018 illustre parfaitement l’accélération numérique que nous sommes en train de vivre et le virage qu’essayent de prendre les grands groupes : dans un monde en pleine mutation, l’innovation est la norme, l’attentisme est l’exception ; et ce dans tous les secteurs d’activité, sans exception. Mais le problème auquel sont confrontés les acteurs historiques reste que s’ils ont franchi les premières étapes (intégrer des startups, monter des projets…), la route reste longue et l’objectif initial de transformation digitale s’éloigne à mesure que s’accélèrent l’innovation et l’évolution des usages.

Pour un grand groupe, comme ceux représentés à VivaTech, faire bouger les choses en périphérie ne suffit plus, notamment en confiant des projets aux équipes digitales, il faut maintenant mettre en mouvement l’ensemble des équipes et faire évoluer le coeur d’activité. C’est quelque part le message qu’essayent de faire passer les gros sponsors du salon : les outils et les pratiques numériques ne doivent pas rester en périphérie, mais se propager dans l’ensemble des départements. En ce sens, le message est aussi bien envoyé en externe (marchés financiers, journalistes, concurrents…) qu’en interne (collaborateurs).

Chez SYSK, nous observerons avec attention l’évolution de ces collaborations entre startups et grands groupes, en souhaitant qu’elles favorisent très fortement l’accélération digitale des acteurs les plus volontaires.