Vos dirigeants sont-ils des procrastinateurs du numérique ?

« Vous ne pouvez échapper à la responsabilité de demain en l’évitant aujourd’hui . »
Abraham Lincoln

Quand lancer la transformation numérique ? Je regardais il y a peu une conférence TED intitulée « Dans la tête d’un expert en procrastination ».

La procrastination, c’est quelque chose qui nous touche tous à différents niveaux. C’est le fameux « rien ne presse, je le ferai demain« , et qui devient problématique quand il s’agit de sujets importants. Tim Urban, dans son intervention, nous explique que les procrastinateurs sont souvent sauvés par un « panic monster » qui les fait démarrer un projet à la dernière minute, et qui les empêche de dépasser l’instant où il n’y a physiquement plus le temps de réagir. Mais il définit aussi un autre type de procrastination : celle où la date limite n’existe pas, et reste à l’appréciation de celui qui a conscience qu’il doit avancer, sans pour autant en avoir une obligation définie.

Procrastination en entreprise

Cette tendance à toujours repousser à plus tard peut être comparée à l’attitude de certains dirigeants qui tardent à ne pas fixer dans leur stratégie la date fatidique à laquelle il deviendra impossible de rattraper le temps perdu sur le sujet numérique.

D’où vient cette procrastination du numérique ? Une des raisons qu’on m’avance souvent est que le business et les résultats vont très bien, donc qu’il n’y a pas d’urgence. Je ne nie pas que certains domaines d’activité sont moins exposés à la transition numérique, par exemple pour des raisons réglementaires, mais le fait d’aller bien aujourd’hui garantit-il que ce sera encore le cas dans 5 ans ?  Cette vision court-termiste laisse penser que l’arrivée des nouveaux modèles et l’accélération des acteurs du secteur n’auront pas d’impact sur l’entreprise. Que la transformation digitale passera à travers l’entreprise, tel un tsunami qui ne déplace pas les plus gros rochers. Que l’ancienneté et la taille de l’entreprise la mettent à l’abri de ces « remous numériques ». Nombreux sont les acteurs historiques qui ont refusé de se remettre en cause et ne sont plus là pour témoigner. Le destin d’une entreprise se construit sur la durée, certes, mais pas sur le principe de l’immobilisme. L’avenir d’une marque ou d’une entreprise n’est pas garanti par son ancienneté, mais par la prise de conscience de ses dirigeants des évolutions du marché, et par leur capacité à voir plus loin que la date de leur proche retraite.

Une autre raison moins facile à exprimer est une certaine anxiété face à la taille et à la complexité du chantier de transformation digitale : par où commencer ? Quel budget y consacrer ? Quelles personnes pertinentes pour le piloter ? Quelles activités devront être digitalisées en premier ? Sur quoi former les équipes ?… Les questions sont nombreuses et anxiogènes, surtout pour des décisionnaires qui n’ont qu’une compréhension de surface des enjeux du numérique et ne peuvent enrichir la réflexion.

Chez SYSK, nous travaillons spécifiquement avec les CODIR et les COMEX sur la sensibilisation aux enjeux numériques. L’idée n’est pas de leur apprendre à tweeter (encore que…) mais de mener une réflexion sur la co-construction d’une vision et de répondre à toutes les questions qu’ils pourraient avoir sur le sujet (et qu’ils ne peuvent pas poser en interne pour des raisons de posture). Ce travail d’accompagnement est nécessaire, tant les équipes rencontrées nous parlent de blocages venus « d’en haut ». Ainsi, un CDO se retrouve limité dans ses actions par manque de compréhension de ce qu’il essaie de mener. Des programmes d’acculturation sont menés avec une ambition faible, rattrapant à peine le retard et adaptant rarement les programmes à la réalité des sujets de l’entreprise.

Si ce sujet complexe vous inspire, n’hésitez pas à nous contacter.