Pourquoi une matrice de l’accélération digitale ?

Si le terme “transformation digitale” est récent, le phénomène de transformation de l’économie par le numérique a commencé il y a 20 ans avec la montée en puissance progressive du e-commerce, des logiciels en ligne et des premiers réseaux sociaux (Votre transformation digitale a débuté il y a 20 ans). Nous pouvons même considérer que la transition numérique a commencé il y a 35 ans si l’on tient compte du Minitel.

Le numérique n’est aujourd’hui plus un sujet, c’est une réalité opérationnelle à laquelle aucune entreprise ne peut se soustraire. Si tout le monde est d’accord sur la place prépondérante qu’occupe le web et les supports numériques dans le quotidien des consommateurs, la façon de l’intégrer dans l’offre et le fonctionnement au quotidien diverge d’une entreprise à l’autre. Ainsi, la transformation digitale ne se résume pas à numériser une activité existante ou à supprimer des intermédiaires dans les circuits de distribution historiques : La dette numérique de votre entreprise se creuse tous les jours.

Les usages évoluent en permanence en fonction des nouveaux modèles économiques ou d’innovations technologiques. Or, la transformation digitale telle que pratiquée dans de nombreuses entreprises n’est pas opérante, car elle répond bien souvent à un objectif cosmétique : masquer le retard avec des initiatives tape-à-l’oeil comme des hackathons, des incubateurs internes, du reverse mentoring… Si elles sont de bons objets de communication externe, ces actions montrent vite leurs limites, car elles ne s’inscrivent pas dans une démarche volontariste (Pourquoi vos formations digitales ne sont pas efficaces).

Le rythme d’innovation et d’évolution des usages digitaux s’accélère, sans une accélération de sa transformation digitale, votre entreprise risque à nouveau de se faire distancer par une nouvelle concurrence. Avec cette matrice, nous avons voulu formaliser les convictions partagées par les associés de SYSK sur la transformation digitale, elle est l’ossature de notre démarche et propose une vue synthétique des différentes étapes à franchir.

La transition numérique est un processus complexe qui s’inscrit dans une logique de conduite du changement. Elle nécessité d’avoir une approche holistique pour maximiser les résultats. Sans une vision et une démarche pragmatique, l’accélération digitale peut être très anxiogène pour les collaborateurs qui pourraient développer de la résistance au changement de façon consciente ou inconsciente : Quand la résistance au changement tue la transformation des grandes entreprises.

Au centre de notre matrice, il y a donc la vision. Celle-ci décrit la place que devra occuper l’entreprise et son offre dans un environnement concurrentiel complètement chamboulé par les nouveaux entrants issus du numérique. L’uberisation ou la transformation digitale restent des concepts flous pour de nombreux utilisateurs. De même, « passer au numérique » ou « faire du numérique » ne sont pas des directions lisibles pour vos collaborateurs. Il convient de bien appréhender la réalité numérique de l’écosystème au sein duquel votre entreprise évolue et de définir une vision viable et pérenne, puis de la partager avec vos collaborateurs pour les aider à se projeter et donner du sens aux différentes initiatives de transformation : La vision est la clé de voûte de l’accélération digitale.

Cette vision doit ensuite être traduite à travers le prisme des différentes activités de l’entreprise pour comprendre l’impact que le numérique va avoir sur les directions marketing, communication, ventes, distribution, opérations, production, SI, administration, finances, RH… Cette étape est indispensable pour faire prendre conscience à l’ensemble des directions qu’ils sont concernés par la transformation digitale.

L’étape suivante consiste à définir des chantiers prioritaires pour chacune des directions. Ces chantiers font passer la transformation dans une phase opérationnelle et incitent les collaborateurs à revoir leurs habitudes de travail et s’inscrire dans une logique d’amélioration continue. L’objectif n’étant plus de faire au moins aussi bien que le principal concurrent, mais d’adopter une dynamique beaucoup plus offensive et ambitieuse.

Tous ces chantiers répondent à des enjeux qui sont critiques pour la survie de l’entreprise : optimiser l’expérience de marque et l’expérience client, gagner en performance, assouplir et moderniser le système d’information, anticiper les risques et améliorer l’expérience des collaborateurs.

Enfin, il convient de mobiliser les collaborateurs autour de sujet transverses : l’importance des données dans le pilotage de l’entreprise au quotidien, insuffler une dynamique d’innovation, stimuler la collaboration et la partage d’information, sensibiliser les managers et salariés aux dernières tendances, intensifier la formation pour réduire la dette numérique, façonner un nouvel état d’esprit pour être mieux armés face aux défis que devra relever l’entreprise.

Bien trop souvent, des entreprises conscientes de leur retard grillent les étapes et commencent par recruter des data scientists ou proclamer l’instauration d’un « esprit startup ». Que l’on ne s’étonne pas si ces initiatives n’apportent pas les résultats escomptés, car comme précisé plus haut, la conduite du changement est un processus complexe qui demande un minimum de méthode, et surtout une vision.

Avec cet article, et ceux qui vont suivre, nous souhaitons vous expliquer plus en détail notre matrice et la méthode qui en découle.