De l’intelligence artificielle à l’intelligence numérique

« La mesure de l’intelligence est la capacité à changer ».
Albert Einstein

A moins de vivre en ermite loin des sociétés numériques, nous avons tous entendu parler d’intelligence artificielle et de l’excitation globale qui monte sur ce sujet. Mais connaissez-vous l’intelligence numérique ? A l’occasion de la conférence de rentrée de Microsoft France, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec sa COO, Laurence Lafont, sur cette terminologie.

Cela fait maintenant deux ans que Microsoft l’utilise, avec pour objectif principal d’aller au-delà des multiples clichés autour de l’IA. Ces derniers sont largement nourris par ce que l’on pourrait appeler des « marchands de cauchemars », et qui profitent de personnes faiblement acculturées au numérique pour générer de la peur, en racontant que l’ordinateur va prendre la main sur le monde, va détruire des emplois…

Microsoft de son côté est dans une approche de bienveillance : l’entreprise souhaite porter l’intelligence au plus près des utilisateurs, s’assurer de l’impact positif des projets d’intelligence artificielle, et surtout placer l’humain au coeur de l’intelligence numérique (le mot artificiel s’opposant justement au mot humain). L’ambition est d’aider l’humain à mieux apprendre, à être augmenté, à être mieux formé et mieux informé. L’intelligence numérique ne détruit pas les valeurs humaines mais fournit des capacités supplémentaires pour mieux travailler et mieux vivre. Les équipes de Microsoft elle-même ont été fortement sensibilisées à cela, avec de nombreuses formations sur des soft skills et un profond travail sur la conduite du changement.

Le Président de Microsoft France, Carlo Purassanta, précisait ceci à BFM Business : « Les ordinateurs, les smartphones, les objets vont juste avoir une intelligence numérique supérieure qui nous accompagne dans notre façon de faire, de travailler. C’est de la productivité personnelle. Ça ne veut pas dire travailler plus, ça veut dire travailler mieux, donc peut-être même moins. Quand je cherche quelque chose, je le trouve plus facilement, je peux demander, j’ai une réponse, l’interaction va être naturelle, je peux discuter avec une intelligence numérique ».

Cette démarche est en droite ligne avec l’arrivée de Satya Nadella en tant que CEO, qui a notamment amorcé à son arrivée une réflexion sur le sujet du sens : quelle est la raison d’être de Microsoft ? La réponse est désormais claire et affirmée dans cette phrase : « Permettre à chaque individu et chaque organisation sur la planète de réaliser ses ambitions ».

Cela intègre entre autres une approche « For Good », qui inclut la thématique de l’inclusion prise en charge par Laurence Lafont : diversité de genre, diversité générationelle, diversité LGBT+, et diversité handicap. On retrouve cette logique inclusive dans les « Écoles IA » développées par l’entreprise avec Simplon. Vingt d’entre-elles devraient ouvrir d’ici 2020 (contre 10 aujourd’hui) et accueillir 500 élèves qui sont majoritairement éloignés de l’emploi ou en reconversion, et qui ont un intérêt pour le code et les mathématiques. A noter que les apprenants actuels ont entre 18 et 40 ans, un travail doit donc encore être fait pour intégrer des personnes plus âgées dans cette initiative.

A noter que l’intelligence numérique avait déjà été au coeur de Microsoft Experiences en 2018, et va désormais s’expérimenter via 2 nouveaux événements, Microsoft Ignite et Microsoft Envision The Tour Paris.

Alors, on arrête de fantasmer sur l’intelligence artificielle et on passe à l’intelligence numérique ?