10 chantiers essentiels pour une transformation numérique responsable réussie

« Construire, c’est collaborer avec la terre : c’est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais. »
Marguerite Yourcenar

responsabilité numérique des entreprises

Peut-être avez-vous déjà constaté dans votre entreprise ou ailleurs que de nouveaux intitulés de postes avaient fait leur apparition : Sustainable IT Manager, Manager Green IT, Directeur Transformation et Responsabilité numérique… Ces intitulés font référence à un sujet désormais impossible à éviter lorsque l’on parle de transformation numérique : la responsabilité numérique des entreprises. 

Faisant écho à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la responsabilité numérique des entreprises (RNE) prône l’utilisation responsable du numérique et la création de solutions permettant de résoudre les problèmes écologiques (“Green IT”, “IT for Green”, ou encore “Green for IT”) et sociétaux (“Fair IT”, “inclusion numérique”, “IT for Good”). Sans rentrer dans le détail de chacune de ces terminologies, il est important de retenir que le sujet de la responsabilité numérique est désormais un sujet clé qu’aucune entreprise ne doit mettre de côté.

En effet, il faut comprendre qu’aujourd’hui les émissions de gaz à effet de serre liées au numérique augmentent chaque année de 6% et représentent 3,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Un chiffre qui pourrait doubler en 2025. L’enjeu pour les entreprises est donc pluriel : outre les économies réalisables grâce à des actions préventives, s’engager dans cette voie représente un pari sur l’avenir et un moyen d’accompagner les évolutions culturelles de la société.

Des technologies virtuelles, un impact bien réel

En terme d’écologie numérique, il est important de comprendre les impacts physiques de chaque technologie et équipement utilisé. Par exemple, il ne faut pas oublier que même internet, qui semble désormais acquis pour la plupart des entreprises, est construit autour d’infrastructures réseau gourmandes en énergie et en entretien. Selon l’ADEME, elles représentent plus de 28% des émissions de gaz à effet de serre liées au numérique. La question de l’hébergement des données est également centrale : selon Carbo, en Chine, les datacenters représenteraient 2,35% de la consommation totale d’électricité du pays.

Et surtout : les équipements numériques (PC, smartphones, etc…) représentent plus de 47% des émissions, soit presque la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Toujours selon l’ADEME, c’est la phase de fabrication qui est en effet la principale source d’impact (78% de l’empreinte carbone), d’où l’importance de réfléchir à développer des initiatives liées à l’économie circulaire, au reconditionnement et à la réparation des équipements.

Distribution de la consommation d’énergie finale du numérique par poste pour la production (45 %) et l’utilisation (55 %) en 2017

L’inclusion numérique, un sujet de plus en plus central

Alors que nos sociétés évoluent de plus en plus dans des univers numériques, l’inclusion numérique devient un sujet à fort enjeu dont les entreprises s’emparent. Elles tentent de former leurs collaborateurs pour accompagner les nouvelles pratiques mais également d’avoir un impact positif global en proposant des initiatives permettant d’offrir une chance à des personnes en situation de difficulté professionnelle d’avoir accès à ces services comme Microsoft qui a développé des programmes de formation avec l’Ecole Simplon, un organisme de formation utilisant le numérique comme levier d’inclusion.

La régulation des pratiques

Plusieurs lois sont récemment entrées en vigueur afin de réguler les pratiques numériques et d’amener les entreprises vers des comportements plus responsables. On note par exemple la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une Economie Circulaire) datant de 2022 et imposant la mise en place d’un indice de réparabilité sur tous les smartphones et PC portables.

Exemple des critères définis pour l’indice de réparabilité d’un téléphone mobile

Mais la loi qui a fait le plus parler d’elle récemment en termes de responsabilité numérique des entreprises est la loi REEN qui se positionne sur plusieurs axes :

  • la création d’un observatoire des impacts environnementaux du numérique auprès de l’ADEME et de l’ARCEP ;
  • une sensibilisation à la sobriété numérique dès l’école et l’entrée à l’université ;
  • une limitation du renouvellement des appareils numériques ;
  • des critères de conception durable des sites webs ;
  • des tarifs réduits pour les datacenters réduisant leur impact environnemental ;
  • la nécessité pour les communes et intercommunalités de plus de 50 000 habitants d’élaborer une stratégie numérique responsable.

On constate donc une augmentation assez importante du nombre d’initiatives du corps législatif concernant la régulation des pratiques numériques des entreprises. Une raison de plus d’anticiper et d’être déjà au fait des évolutions des pratiques.

Les grands enjeux actuels rencontrés par les entreprises

Nous pouvons aujourd’hui constater plusieurs grands chantiers vers lesquels s’orientent désormais les entreprises qui souhaitent améliorer leurs pratiques environnementales et sociétales liées au numérique.

  1. l’optimisation de l’impact environnemental lié au numérique de son entreprise,
    en analysant le fonctionnement global de l’entreprise et en passant par des entreprises tiers comme Fruggr, Verdikt ou Greenly pour mener ce travail.
  2. la gestion du parc informatique dans une démarche circulaire,
    en observant les flux de matériel dans l’entreprise et en réfléchissant à des solutions à mettre en place pour allonger la durée de vie des équipements.
  3. l’optimisation des dépenses d’énergie des infrastructures numériques,
    en réfléchissant à de nouveaux partenaires respectueux de l’environnement, ou en mettant en place des datacenters “verts” par exemple.
  4. l’utilisation de la donnée pour apporter des solutions aux problématiques écologiques et sociétales,
    en s’unissant à d’autres entreprises pour créer des standards d’interopérabilité, ou en mettant à disposition ses données en “Open Data” pour favoriser la circulation d’informations permettant de mettre en place des services vertueux tiers.
  5. l’amélioration de la culture numérique interne,
    en développant des formations d’acculturation au numérique et à la responsabilité numérique.
  6. la traçabilité et la transparence pour la circulation des produits,
    en développant des services et outils permettant de connaître toutes les informations relatives à un produit facilement.
  7. le choix de technologies innovantes en fonction de leur impact environnemental,
    en privilégiant les technologies peu coûteuses en énergie. Pour prendre l’exemple des métavers : faire le choix d’un support technique à empreinte environnementale faible pour développer ce type d’expérience.
  8. la mise en place de services et outils numériques à impact positif sur le plan environnemental et sociétal,
    en développant l’intrapreneuriat en interne, en lançant des aides / concours de startups ou encore en mettant l’accent sur ce type d’initiatives en interne
  9. la mise en place de sites webs éco-responsables et inclusifs,
    en passant par des outils comme EcoIndex ou des solutions comme Arneo pour optimiser l’accessibilité et l’éco-responsabilité des sites développés
  10. la sensibilisation et la formation du grand public aux problématiques numériques,
    en s’appuyant sur des partenaires comme Simplon ou en développant des offres pédagogiques dédiées aux particuliers comme des sites de sensibilisation à la cybersécurité ou aux usages numériques responsables.

schema responsabilité numérique

Faire reconnaître sa démarche auprès du grand public ?

Plusieurs initiatives ont été créées par différents acteurs de la RSE afin de promouvoir la responsabilité numérique des entreprises. Il existe par exemple un label Responsabilité Numérique qui promeut des actions concrètes mises en place par les entreprises pour réduire l’impact du numérique. Ce label s’oriente sur 4 axes : “stratégie et gouvernance”, “soutien à la stratégie numérique responsable”, “cycle de vie des services numériques” et “étendre sa démarche numérique responsable”, encourageant la mutualisation des outils et des connaissances et valorisant le numérique comme levier d’action.

label numérique responsable

Il existe également la Charte Numérique Responsable, signée par de nombreuses grandes entreprises comme La Maif, Enedis, Société Générale, BNP Paribas, le Groupe La Poste… et qui permet à ces entreprises d’affirmer leur engagement sur ces sujets. La charte se structure autour de 5 engagements : l’optimisation des outils numériques pour limiter leurs impacts et consommations, le développement d’offres de services accessibles pour tous, inclusives et durables, la mise en place de pratiques numériques éthiques et responsables, le souhait de rendre le numérique mesurable, transparent et lisible, la favorisation de l’émergence de nouveaux comportements et valeurs.

Les Trophées du Numérique Responsable sont aussi un événement annuel permettant à tous types d’entreprises de mettre en avant leurs initiatives RNE dans 4 catégories :

  • Le Numérique et l’environnement ;
  • Le Numérique et son impact social ;
  • L’Accessibilité des services numériques ;
  • La Stratégie des organisations et le numérique responsable.

Enfin, l’Alliance Green IT est une association regroupant les professionnels engagés pour un numérique responsable organisant événements et structurant le réseau de professionnels intéressés par ces sujets.

Comment trouver d’autres pistes pour améliorer ses pratiques ?

Pour finir, voici quelques pistes pour réfléchir à l’évolution de vos pratiques numériques :

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