« Nous sommes en train de changer de monde, et je ne suis pas sûr que tout le monde en ait conscience. »
Patrice Vergriete
Le 6 juillet dernier, j’étais invité par ArcelorMittal France (qui regroupe les 8 sites situés dans la moitié nord de la France) dans le cadre du lancement de leur Digital Lab à Dunkerque. Ce fut l’occasion d’échanger avec David Glijer, son Chief Digital Officer.
Alors, quelle définition de la « transformation digitale » chez ArcelorMittal France ? Quand a commencé cette démarche de transformation ? Quelles sont les grandes étapes ?
Selon David Glijer, la transformation digitale d’ArcelorMittal France a vraiment commencé en 2019, au moment de son arrivée. L’ambition était de passer d’un industriel qui se digitalise à un digitalo-industriel. Pour cela, l’entreprise base son action sur 3 axes : clients, business, salariés.
Ces axes sont eux-mêmes déclinés sur plusieurs piliers dont :
- La culture digitale
- Les réseaux et l’infrastructure
- La gestion des données
- Les partenariats
- Le financement
- La responsabilité
Des démarches sont aussi menées vers le paperless, ou sur l’intégration des outils collaboratifs Office 365, qui ont été déployés sur tous les salariés au moment du premier confinement.
Tout cela est porté par une équipe qui a cru fortement en 2 ans, avec désormais 400 personnes dans les équipes transformation, sur 7500 collaborateurs au total. Un travail particulier est mené pour identifier les irritants, accompagner le changement, favoriser l’acculturation… La démarche d’ArcelorMittal France constitue ainsi un pilote local au sein d’un groupe international.
Comme je le disais précédemment, l’entreprise vient d’inaugurer un Digital Lab à Dunkerque. Mais comment celui-ci s’intègre-t-il dans la démarche de transformation ?
Selon David Glijer, il permet la déclinaison des piliers du plan de transformation autour de 3 sujets : l’énergie, l’environnement et la sécurité. L’idée est de comprendre comment le digital peut aider sur ces thématiques.
Les sujets énergétiques et environnementaux deviennent clés pour l’entreprise pour continuer à opérer. Il y a un ambitieux programme de décarbonation, visant une réduction de l’empreinte carbone de 30% d’ici à 2030, et une la neutralité d’ici 2050. Et concernant la sécurité, ce point est au cœur de la culture d’ArcelorMittal France, il est donc normal qu’elle ait toute sa place dans ce nouveau lieu.
Pour porter ces sujets, le Digital Lab s’appuie sur des démarches de co-développement (car mener une transformation seule n’a pas de sens pour une entreprise comme ArcelorMittal France, notamment du fait de son lien avec le territoire, avec des partenaires grands groupes ou de plus petites entreprises qu’il ne faut pas laisser au bord de la route digitale), de formation (avec l’ambition de créer une Digital Academy en septembre 2021 qui sera ensuite étendue aux TPE/PME, et qui formera 1000 salariés par an), et d’ouverture sur l’extérieur.
Ainsi, bien qu’ArcelorMittal France ait enclenché sa transformation plus tard que les autres, elle est par contre très rapide dans le passage à l’échelle, avec notamment des startups à qui l’entreprise apporte de la rigueur industrielle, et des startups qui apportent elles une réelle agilité.
Au sein du Digital Lab, j’ai pu observer qu’ArcelorMittal France mettait l’accent sur la réalité virtuelle, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle ou encore la 5G. Ces mots sont bien connus désormais des entreprises, mais comment doivent-ils aider à augmenter la performance business d’ArcelorMittal France ?
David Glijer m’explique que son but n’est pas de partir de la technologie mais des besoins et des irritants des opérateurs. A ces derniers, la solution est-elle ou non digitale ? Comment peut-on y répondre de manière rapide ? Est-ce qu’on sait faire ou est-ce qu’on s’associe à quelqu’un qui sait faire ?
De nombreuses initiatives sont ainsi déjà déployées chez ArcelorMittal France pour utiliser le digital dans la maintenance, la sécurité, la gestion de l’énergie ou de l’eau… L’entreprise s’est aussi associée à Orange Business Services sur la 5G.
Réalité mixte, #5G et #industrie : maintenance assistée à distance avec un @HoloLens connecté par @orangebusiness
« La puissance de la 5G est là quand elle est couplée à de l’Edge computing, des jumeaux digitaux et de l’IA »@ArcelorMittalF #transfonum #MR #XR @GlijerD pic.twitter.com/xyAh42BQAO
— Mathieu Flaig (@MathieuFlex) July 6, 2021
.. à ENGIE Lab Crigen pour la décarbonation…
L’industrie génère environ 18% des émissions de gaz à effet de serre en France
Pour aider à la décarbonation, @ENGIELabCRIGEN travaille au remplacement du gaz naturel/fioul par de l’hydrogène#digitallab @ArcelorMittalF #transfonum #environnement pic.twitter.com/ptOLsyaKCS
— Mathieu Flaig (@MathieuFlex) July 6, 2021
… ou à des startups sur les sujets de réalité virtuelle ou mixte.
Réalité mixte et contrôle qualité : utilisation d’un @hololens par @ArcelorMittalF avec scan 3D, photo de conformité… Le projet est en cours d’industrialisation.#XR #MR #transfonum #industrie pic.twitter.com/twswCGmDLJ
— Mathieu Flaig (@MathieuFlex) July 6, 2021
La totalité du programme de transformation répond à des objectifs clairs : 100% de taux d’industrialisation des solutions digitale, une mise à niveau digitale de tous les collaborateurs, et une arrivée au moins en milieu de classement du Forbes CAC 40 Digital Index, où ArcelorMittal est pour le moment 39ème.
Pour travailler au sein de SYSK avec des industriels, je ne peux que saluer les ambitions de cette entreprise, qui sait que le chemin de la transformation demande moyens et ambitions, et qui est à mon sens sur les bons rails. Si vous souhaitez savoir comment nous accompagnons les industriels dans leur transformation, vous pouvez nous contacter ici.